Bien triste perspective de changement
Secret de polichinelle, donc ! Nicolas Sarkozy va faire son retour dans l’arène politique. D’abord pour « prendre » la tête de son ancienne formation, l’UMP, puis « prendre » sa revanche à l’élection présidentielle prévue en 2017. Avec un programme-mot d’ordre : « Tout changer ! », soit une pâle imitation du slogan de campagne « Le changement, c’est maintenant » de son rival socialiste en 2012.
Constatons donc, une fois de plus, qu’en France, rare sont les professionnels de la politique qui entendent passer la main, même et surtout quand ils ont dû passer leur tour. Et ce, contrairement à la plupart des dirigeants étrangers, européens ou américains, pour ne citer qu’eux.
Imagine-t-on un Jimmy Carter, battu par Ronald Reagan, tenter un retour à la Maison Blanche ? Ou Bill Clinton et George W. Bush, pourtant l’un et l’autre deux fois réélus, ambitionner d’en redemander encore ?
Passe encore de s’acharner pour se faire élire à la Fonction suprême, tels François Mitterrand ou Jacques Chirac : au moins pouvait-on espérer, dans l’ignorance, qu’ils apportent ce fameux « changement » qu’il est coutume d’espérer d’un nouveau président, providentiel ou non.
Mais comment croire qu’un ancien locataire de l’Élysée qui a déçu ses électeurs au point qu’ils lui refusent leur confiance à l’échéance de son renouvellement, puisse demain faire mieux que précédemment ?
Moins pire que son successeur, sans doute, mais alors, quel bien triste changement en perspective !
Francephi - Editions Dualpha, Déterna, l'Aencre et autres livres en diffusion