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Ces Français renégats qui partent faire le Djihad

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Ces Français renégats qui partent faire le Djihad

Yves-Marie Laulan, président de Institut de Géopolitique des populations.

Disons-le clairement d’entrée de jeu. Ce sont des Français renégats qui ont renoncé à leur patrie et à leurs origines religieuses.

Mais  il faut rappeler une évidence . Ce  triste phénomène, qui fait la Une des médias,- est-, en fait,  parfaitement banal et marginal.

Marginal, car il ne concerne   qu’une poignée de jeunes crétins désœuvrés et désorientés, dépourvus de cœur et de cervelle. On en aurait identifié formellement deux  ou trois et on parle allègrement de plusieurs centaines. Mais qu’en sait-on exactement ? De toute façon, sur une population de 63 millions  de personnes, c’est quand même fort peu.  L’effet grossissant de la télévision et des médias qui adorent gonfler les chiffres à plaisir pour frapper les esprits est   évidemment ici à l’œuvre

Banal, car on sait que la nature humaine est, dans certaines circonstances, capable des pires atrocités. Cela s’est vu en tout temps et en tous lieux. Notre époque n’y fait nullement exception.

En troisième lieu, ces manifestations sordides qui exercent sur nous une sorte de fascination perverse, sont largement le fruit de l’action d’internet et des médias. Il est tellement plaisant de frissonner d’horreur devant son écran de télévision.   Sans cela, ces épisodes sinistres cesseraient d’attirer l’attention et seraient promptement ramenés à leur place, celle  d’un petit tas d’ordures sans intérêt. Il y a clairement une mise en scène médiatique. C’est exactement ce que cherchent ces malheureux.

2° Ceci étant, cela n’empêche nullement les pouvoirs publics, leurs représentants, et les médias,  de s’interroger gravement sur les motivations de jeunes Français, lesquels  s’en vont faire le Jihad  en Syrie,  et ailleurs, comme on va passer ses vacances au Maroc ou faire le tour de l’Annapurna au Népal .

Remarquons au passage que  la  démarche de ces jeunes n’a vraiment  rien  d’ une croisade héroïque.  Voir des jeunes gens, le regard fixe, vitreux, sans doute sous l’effet du haschich ou de toute autre drogue , le chef enturbanné d’un turban crasseux et dotés d’une barbe malpropre, égorger paisiblement des prisonniers étrangers désarmés devant les caméras, relève plutôt de la boucherie chevaline que de l’affrontement au combat

A vrai dire, ce  spectacle hideux  n’engendre nullement la crainte ou l’effroi, comme le souhaiteraient ces apprentis  terroristes , mais plutôt le mépris et la honte pour  des hommes  qui font preuve d’une inconcevable lâcheté. Ils vont en Syrie non pas combattre en  soldats mais pour égorger des innocents. Ce ne sont pas des héros mais des renégats et des assassins. Ils devraient être considérés et  traités comme tels.

3° Cela dit, les médias s’entêtent à rechercher frénétiquement le pourquoi des choses. Comme si des comportements aussi manifestement absurdes relevaient d’une quelconque rationalité. S’agissant de jeunes parfaitement ordinaires, voire quelconques dans leur vie antérieure, on veut à tout prix  comprendre  pourquoi ces derniers ont été amenés à abandonner une vie paisible et sans histoire pour se lancer dans la violence absurde dans des  pays exotiques  ravagés  par guerre.

En fait, il y a plusieurs explications plausibles sur ces agissements  aberrants . La violence et la cruauté sont des phénomènes naturels parfaitement ordinaires et tout à fait banals pour  l’espèce humaine. L’homme a reçu ce cadeau à la naissance dans ses gènes, plus ou moins dissimulé sous une couche culturelle plus ou moins étanche. Rien de bien nouveau ici- bas.

En effet, combien de fois avons-nous vu, dans les enquêtes criminelles, un homme d’apparence   parfaitement normale, sans le moindre écart de conduite ni d’inscription au casier judiciaire, se livrer sans gêne  apparente à des actes   horribles, souvent à l’encontre de sa propre famille.

Il est d’ailleurs curieux de voir les journalistes avides de sensationnel  se précipiter chez les voisins, médusés, du criminel pour n’en obtenir, en fin de compte, que des réponses insignifiantes. La plupart du temps, le criminel  en question se révèlera, à travers ces témoignages, parfaitement doux et gentil, poli et bien élevé, bon père, bon fils, bon époux,  même s’il a soigneusement découpé sa femme dans sa salle de bains quelques jours plus tôt. Les archives de la police criminelle regorgent d’histoires de ce genre. On en a même fait maints  romans et  films. Le procès d’Eichmann avait bien révélé l’existence de la « banalisation »    du Mal ordinaire.

La leçon à en tirer est malheureusement très simple. Placé dans certaines circonstances, pas forcément extraordinaires, la nature humaine se révèle être capable de tout. Une bête sauvage sommeille souvent au fond de nous -mêmes, prête à se réveiller pour peu que  le contexte s’y prête.

Comment expliquer  autrement la sauvagerie  des exécutions capitales pendant la Révolution française , à la fin du Siècle des Lumières pourtant, ou pendant la révolution bolchevique dans le  début du 20° siècle en Russie, et tout au long du régime stalinien, sans évoquer  les  abominations  nazies perpétrées non par des sadiques mais par de paisibles citoyens allemands ayant  revêtu l’uniforme peu de temps auparavant.

Il en va de même pour ces tueries de masse exécutées périodiquement dans des universités américaines par quelques  fous furieux animés d’une haine incompréhensible envers leurs camarades étudiants
La nature humaine est ainsi faite.

4° Mais au-delà de ces épisodes,  l’escapade au Moyen Orient de Mickael Dos Santos et de Maxime Hauchard nous interpelle, qu’on le veuille ou non, sur nous-mêmes et la société que nous avons fabriqué à leur usage. Car dans le comportement étrange de ces charmants  Français convertis à l’Islam, « à ses pompes et à ses œuvres », peut-être pourrait-on déceler  une cause plus profonde de leurs agissements.

Certains d’entre eux ne sont pas seulement guidés par le goût de l’aventure en terre musulmane, affublés d’un  costume étrange. Il faudrait peut-être y trouver aussi une sorte de révolte aveugle et inconsciente contre une société, la nôtre. Ils y voient, non sans quelque raison, une société largement déchristianisée, déshumanisée, aseptisée, une société avide de pensée unique et de mariage gay, une société qui marche clairement sur la tête et qui a  perdu ses repères traditionnels, en quelque sorte une société construite sur un paradigme socialiste virtuel.

Mais  pourquoi l’Islam ? Sans doute  l’Islam apparait-il à ces esprits incultes, qui ne connaissent rien ni d’Allah ni du prophète Mahomet, comme une religion pure et dure débarrassée de ces impuretés qui souillent à leurs yeux notre religion .

En conséquence  ces jeunes égarés, qui, dans l’immense majorité, n’ont aucune notion religieuse, s’en vont se fabriquer  une religion sur mesure  en pays exotique, ce qui les autorise à tuer des innocents désarmés, au nom d’Allah bien sûr.

Ces épisodes ne sont pas sans rappeler le geste fou d’un jeune norvégien , voici quelques années Ce dernier n’avait rien trouvé de mieux pour calmer sa fureur de voir son pays natal envahi par des flux d’immigrés venus d’ailleurs, que d’assassiner froidement sur une île déserte une petite centaine de ses compatriotes blonds aux  yeux bleu. En fait de  stupidité démente, il était difficile de faire mieux.

4° Mais, comme toujours dans les cas de ce genre, si l’on gratte un peu derrière l’écorce de l’évènement se dissimulent peut-être des causes plus profondes.

Car ces épisodes nous renvoient une bien fâcheuse image sur nous-mêmes. Et cette image n’est guère reluisante.  En effet,  ces jeunes égarés, sans culture ni mémoire, nous lancent au visage  un message de rejet  et de dégout devant une société perçue et interprétée, il est vrai, à travers le prisme déformant d’internet.

Là où nous voyons une société ordinaire, civilisée, policée ,  quiète et tranquille, ils perçoivent une société aseptisée, chloroformée, sans foi ni loi,  une société qui a rejeté les valeurs  fortes de naguère, patriotisme , foi enracinée, goût de l’effort ou du sacrifice  , au profit de valeurs molles, recherche du moindre effort et de la sécurité à tout prix, du confort et de la jouissance  (sexe ou bouffe),  une société qui a cru bon de remiser le patriotisme au magasin des accessoires    et une foi volontiers foulée au pied ou tournée en ridicule.

Quant aux vertus républicaines  dont se gargarisent si volontiers  nos hommes politiques sans en croire  un traitre mot,   ces jeunes ne sauraient se nourrir de cette nourriture creuse. Ils sont à moment de leur existence  où, comme tant d’autres, ils cherchent désespérément à donner un sens à leur vie ou se mobiliser pour une cause quelconque à laquelle se consacrer. Alors, faute de mieux, ils s’en créent une comme ils le peuvent, de bric et de broc,  à la hauteur de leur culture de semi débiles   et de leur stature de nains féroces.

On a les idéaux que l’on peut. À défaut d’en recevoir de la famille, de l’école, du cinéma ou de la télévision, on s’en fabrique  une sur mesure. Et l’on part pour le Djihad en Syrie décapiter des femmes kurdes. On se distrait comme on peut.

Quoiqu’il en soit, un gouvernement digne de ce nom entreprendrait sur le champ de déchoir ces renégats de la nationalité française.

Mais la France n’a pas de gouvernement digne de ce nom.

Et d’autres Français renégats continueront à partir faire  le Djihad en Syrie.

Francephi - Editions Dualpha, Déterna, l'Aencre et autres livres en diffusion


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