par Alexis Arette
À mon ami, Jean Péré, et à tous mes vieux camarades , combattants volontaires, afin qu’ils restent pour l’année 2015, en tenue de service !
Le 1 Janvier 2015.
Monseigneur St Michel, Voici la nouvelle ère
Et le nouveau glacis pour un dernier combat,
Et nous ne sommes plus que témoins d’une guerre
Qui veut ôter au ciel l’empire d’ici-bas…
Nous voici, encombrés de nos vieilles blessures.
Leur poids se fait très lourd sur nos engagements !_
On a beau s’indigner, on subit sans mesure,
Ce monde qui n’est plus le nôtre, et qui nous ment…
Nous nous étions battus à la force de l’âge,
_L’homme avec l’homme a toujours eu des différents !_
Nous étions forts ! Nous pensions l’être davantage
En comprimant nos cœurs pour mieux serrer les rangs.
Nous étions forts, en respectant un adversaire
Qui pouvait ressembler à notre loyauté.
On n’était pas heureux de ce qu’on devait faire,
Mais le devoir avait notre priorité !
Nous étions forts pour garantir un territoire,
Ou les Pères avaient constamment rebâti
Les remparts ouvragés de notre vieille histoire,
Car le pays Français était notre parti…
Mais maintenant, l’adversité est sans frontières,
Elle est dans la façon de nos gouvernements,
Comme un chancre que l’on déclare humanitaire,
Sans que soit demandé notre consentement !
Elle fait du pouvoir le débat d’un commerce
Pour que le parvenu puisse y devenir gras,
Et la démocratie est un jeu qui s’exerce
Pour que l’envahisseur n’ait aucun embarras !
L’étranger établit de nouvelles bastilles
Qu’une presse à l’encan ne dénoncera pas !
Et la lune en croissant jette son estampille
Dans la cité, que la Barbarie occupa…
Les ennemis sont parmi ceux qui se présentent
Comme étant les garants de l’honneur national,
Et qui nous infligeant leurs amours indécentes,
Semblent s’être châtrés de tout autre idéal !
Les princes de nos jours sont ceux de la combine,
Car l’art de gouverner c’est de faire semblant,
Et tous semblent tenir de l’espèce porcine,
Qui trouve sa patrie où l’on trouve du gland !
La lâcheté est devenue républicaine,
Les droits de l’homme ont fait large place au filou !
Le vice est dans la loi qui nous forge des chaînes,
Le Parlement fait le trottoir pour les marlous !
La Pute prend d’assaut l’autel des cathédrales !
On ouvre restaurant pour le chien des nantis,
Et c’est le vieux Moloch toujours que l’on régale,
Quand l’hôpital devient l’abattoir des petits…
Et si l’on se souvient encor de la légende
Du sombre Dieu Cronos qui dévorait ses fils ,
Pour la France aujourd’hui, que faut-il qu’on attende,
Sinon le flot qui submergea la ville d’Ys ?
Et nous, ayant conçu de hautes disciplines
Comme ce fut jadis, pour parer au danger,
Nous, les vieux combattants dont le nombre décline,
Devant l’infâme loi, nous n’avons pas bougé !
Et nous avons subi l’escarpe politique,
Le général parjure et l’évêque félon,
Et mille députés dont le regard oblique
Trahissait qu’ils étaient les fils de Ganelon…
Nous avons supporté que l’enfer de sa gouge
Creuse sur notre sol, les signes dont on meurt…
Oh, comme j’aimerais coiffer mon béret rouge,
Sur la dernière barricade de l’honneur !
Pour la dernière fois, pour faire encore face,
Pour disputer de notre sol quelque morceau,
Monseigneur St Michel, je voudrais cette place
Ou l’on monte à la mort pour le dernier assaut !
Si vous avez pitié de notre longue peine,
Comme Jeanne jadis s’en vint de Donremy,
Suscitez, Monseigneur, un dernier capitaine,
Pour sauver içi-bas ce qui nous fut remis.
Vous nous preniez la main, quand la terreur vorace
Disputait autrefois ce qu’on devait vouloir !
L’échéance aujourd’hui à nouveau nous angoisse,
On est peu pour lutter, mais il va le falloir…
Rassemblez Monseigneur ces débris de nous-même
Pour peu que pour servir, on les puisse estimer !
On veut vivre et mourir toujours pour ce qu’on aime,
Et nous avons choisi ce que l’on doit aimer !
Monseigneur St Mic hel renouvellez ce pacte
Dont jadis les Français voulurent se lier,
Afin que nos cadets redécouvrent intacte
Cette ferveur qui recrutait les chevaliers…
La démonocratie a faussé les balances,
Avec l’indigne Liberté qui nous décroit,
Il faut nous délivrer de cette tolérance
Qui consent que le mal s’exerce de plein droit !
Voici le temps de refouler les immondices
Dont les Elyséens reçoivent le Pouvoir,
L’Egalité n’est plus que le masque du vice :
C’est par le bas, qu’on veut la faire concevoir !
Monseigneur St Michel, que se lève l’aurore,
Que notre vin n’ait plus jamais ce goût de fiel
D’une Fraternité dont nous savons encore
Que Caïn la prêchait à la race d’Abel…
J’entends vers St Denis, une Diane qui sonne
Afin de recruter les derniers combattants,
C’est le signe attendu, pour que l’on nous pardonne,
C’est notre justification qui nous attend…
Mais que vienne, nous t’en prions, le capitaine
Qui tranchera sans hésiter, le nœud gordien,
Pour qu’à nouveau le vieux pays nous appartienne,
Et que le pré-carré retrouve ses gardiens ,
Pour mériter l’éternité qui nous réclame,
Sous la sécurité des nouveaux bataillons ,
Qu’on puisse terminer les tours de Notre-Dame,
Et voir lever le blé nouveau sur les sillons,
Et comme on a chanté pour Lise ou Marjolaine,
Qu’on leur puisse inventer d’autres chansons d’amour !
Mais que vienne pour nous, d’abord le Capitaine
Pour que le temps d’aimer revienne avec le jour…
Que sur le Panthéon des nervis qui s’écroule,
L’Etoile de Noël s’élève dans la nuit,
Et que sur nos tombeaux oubliés par la foule,
Dieu se sente chez lui !
Francephi - Editions Dualpha, Déterna, l'Aencre et autres livres en diffusion