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Attentats : une marche pour rien ?

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Attentats : une marche pour rien ?

par Yves-Marie Laulan, Président de l’Institut de Géopolitique des Populations                  

« Ils mangèrent du raison vert et leurs enfants  ont eu les dents agacées »[1]

Comme le disait tantôt suavement l’ineffable Edouard Balladur , « il ne faut pas  bouder son plaisir ». Ne boudons donc pas notre plaisir de voir la France, pour une fois, rassemblée dans une marche « historique »[2] – comme on dit aujourd’hui à tout propos –  contre le terrorisme islamique ; une Assemblée nationale entonnant tous partis confondus La Marseillaise, une première depuis près de 100 ans ; un président de la République  enfin  à la hauteur de son rôle à la tête de l’État ; et un Premier Ministre qui  a trouvé, lui, des accents de Chef de l’État.

Mais il faut se demander si nous ne sommes pas une fois de plus en train de céder à l’ivresse des mots  et à l’euphorie d’une cohésion nationale miraculeusement retrouvée[3]. Or, c’est précisément là que le bât blesse. Car la France reste coupée en deux. Ne nous voilons pas les yeux comme on le fait à plaisir depuis 30 ans. Le fond de l’affaire est que le terrorisme est l’enfant légitime, ou le sous-produit, d’une immigration forcenée à majorité musulmane. Cette immigration a créé les conditions idéales pour l’implantation du terrorisme sur le territoire national. Mais, hélas, les conséquences réelles pour notre pays en sont infiniment plus graves. À cet égard, deux livres récents à succès[4] annoncent la fin de notre pays comme nous l’avons fait nous-même sans relâche et sans aucun succès, depuis près de 30 ans[5]. L’immigration, voilà l’ennemi[6].

*
*   *

Comment ne pas évoquer ici le cri de Louis XVI à l’annonce de la prise de la Bastille :  « C’est une émeute ? » s’écria le malheureux. « Non Sire, c’est une révolution », lui a-t-on répondu (selon la légende). L’infortuné devait y perdre sa tête par la suite. Car ramener cette série d’attentats à un simple épisode du terrorisme ordinaire est singulièrement réducteur. Ici, nos responsables se trompent lourdement, et une fois de plus, de cible.

Ironie de l’histoire, c’est un président décrié, honni, dédaigné, voire méprisé, qui va devoir gérer une  situation inédite à savoir, en premier lieu,  des  attentats contre des membres de la communauté juive de France. Mais aussi  le massacre d’un organe de  presse à tonalité  vaguement anarchiste, et plus ou moins orienté à  gauche, mais dont le fonds de commerce essentiel était  l’impertinence, voire l’insolence tous azimuts. Nul doute que son comportement digne au cours de la cérémonie expiatoire du  dimanche  janvier lui offrira l’occasion d’une rédemption devant l’opinion et un  regain  de popularité.

Mais nous sommes en présence d’un problème de société autrement grave et profond qui n’est que très partiellement  tributaire d’une amélioration de notre appareil répressif ou du renforcement de nos services  de renseignement[7].

Le terrorisme est, bien sûr, le fait d’individus isolés et fanatisés. Mais il ne peut prendre racine qu’au sein d’une population passive,  consentante ou soumise éventuellement par la terreur. C’est le cas en Palestine ou au Pakistan et naguères au Liban. Il ne faudrait pas que ce phénomène, qui existe déjà l’état latent chez nous, se développe et se fortifie, rendant ainsi quasi impossible la tâche de la police.

Et pourtant les avertissements et les signes précurseur n’avaient guère manqués. Il est difficile d’interpréter ces attentats autrement que comme un formidable fiasco des pouvoirs publics qui manifestement n’avaient rien vu venir[8]. Ils tentent tardivement de se rattraper. Faut-il rappeler qu’un pouvoir qui se montre incapable d’assurer la sécurité perd ispso facto toute légitimité politique ?[9] (

Car, comme de tradition en France en la matière, les premiers commentaires ont été pour récuser par avance  le  fameux « amalgame »  ou la sacrosainte  « stigmatisation ». Il ne fallait surtout pas « faire pleurer » la Seine Saint- Denis[10] ou le Val de Marne. Car un attentat aussi abominable ne pouvait forcément qu’être le fait d’une toute petite poignée d’individus odieux, isolés et sans lien aucun avec la population ambiante. Le déni de réalité allait déjà bon train. La République des bons sentiments est toujours là[11].

A cet égard, le déluge de pieux commentaires qui se sont déversés sur les écrans et dans la presse augurent mal de l’avenir. Mais le discours des politiques est encore plus affligeant. Pas un mot sur les flux migratoires qui depuis 30 ou 40 ans ont mis en place dans notre pays une  communauté musulmane homogène largement rassemblée dans l’indifférence pour la France ou parfois, au pire,  la haine pour notre pays. Rien sur le ressentiment qui habite une bonne partie de la population de nos banlieues. Rien sur le refus de nombre des enfants de ces écoles   d’observer une minute de silence voici quelques jours seulement. On imagine aisément les réactions  de leurs parents restés à la maison visés à leurs écrans de la télé qui leur déverse des torrents d’images  souvent vécues comme une provocation. Pas grand -chose sur les injures dont la police appelée en renfort sur les lieux du massacre  a fait l’objet.

En fait , sans trop d’imagination, on peut se douter qu’une bonne partie des habitants de nos banlieues se sont plus ou moins ouvertement réjouis de ce massacre collectif. Mais motus et bouche cousue. Il  ne faut pas dire des mots qui fâchent dans le climat de triomphalisme un peu niais qui est désormais de rigueur, au moins pour quelque temps.

Il n’est question que d’améliorer nos services de renseignement, nos effectifs chargés de la sécurité et du maintien de l’ordre. En témoigne ce dérisoire déploiement de  10 000  parachutistes coiffés du fameux béret rouge et armés jusqu’aux dents. Comme si les terroristes étaient assez sots pour aller parader  dans nos rues en brandissant des Kalachnikovs après ces attentats remarquablement organisés et réussis, il faut, hélas, le constater. Car Charlie Hebdo a bel et bien été physiquement détruit. Pourrait-il ressusciter de ses cendres après ce tirage phénoménal de 5 millions d’exemplaires ? Voire.

Au surplus, l’effet d’intimidation précisément recherché va jouer à plein et pour longtemps[12] . Tout le monde  n’a pas l’âme d’un héros ou d’un martyr, tant s’en faut.

*

Ce parti pris onirique de rigueur ne date pas d’hier, tant s’en faut. Rappelons-nous le discours lénifiant de Jacques Chirac, – heureusement épargné par un gâtisme précoce-, sur les « fils et filles de France » rassemblés autour  du drapeau au moment  même où ces mêmes jeunes gaillards sifflaient à pleins poumons la Marseillaise avant le match France-Algérie.

Il en ressort  que les locataires de l’Elysée ou de Matignon auront une lourde tâche, quasi insurmontable. Il leur faudra gérer   de  gérer  une situation impossible aimablement façonnée à leur intention par leurs prédécesseurs à la tête de l’Etat : Giscard qui a mis en place le regroupement familial en  1995 ; puis  Jacques Chirac, suivi de  Nicolas Sarkozy , ont pieusement maintenu les flux migratoires au même niveau, -dont plus de la moitié en provenance du Maghreb et de l’Afrique noire, comportant  une très large majorité de Musulmans. On en voit les conséquences délétères aujourd’hui.

Personne d’entre eux n’a eu le courage élémentaire de toucher à cette vache sacrée. D’autant plus que l’INED avec François Héran n’a cessé de déverser depuis 20 ans un flot ininterrompu  de statistiques démographiques inexactes,  illisibles ou torturées, gauchisme oblige, de façon à noyer le poisson et à brouiller le tableau autant que faire se pouvait. Opération parfaitement réussie.

Mais, nous dira-ton, c’est très mal ce que vous racontez là. C’est de la discrimination religieuse, justement  réprimée par les lois Pléven, Gayssot et consorts. Et les innombrables associations anti racistes largement financées par l’Etat sont là pour veiller au grain et traduire en justice les malheur égarés qui auraient le malheur de dénoncer une situation  mortifère à terme

Le fond de l’affaire est que la France est confrontée aujourd’hui par un  problème de société majeur patiemment constitué au cours des 30 dernières années par une immigration désordonnée et forcenée provenant majoritairement de pays de cultures et de religion aussi éloignées que possible de la notre

Car enfin, sans être totalement aveugle, n’est-il pas surprenant  de constater que le cri de guerre de ces terroristes soit « Allah Akbar » et non « Dieu soit béni » et que leur origine ethnique ne soit ni la Chine, ni l’Indochine, ni  la Russie ni d’aucun pays de l’Est, mais quasi exclusivement du Maghreb ou d’Afrique noire. Il y a bien un lien de cause à effet. Et si nos responsables, au lieu d’appeler clairement un chat un chat persistent à se voiler pieusement la face, le terrorisme aura de beaux jours devant lui.

C’est pour avoir grotesquement ignoré ces données élémentaires qu’au nom d’un idéalisme onirique que la France se trouve de nos jours dans le pétrin. Rappelons-nous le malheureux Bernard Stasi[13], avec son grotesque slogan : « l’immigration est une chance pour la France » repris à satiété, jusqu’à écœurement, par toutes les bonnes âmes des médias. Il faut plutôt se demander maintenant si ce ne serait pas plutôt une malédiction qu’il sera bien difficile, voire impossible, de neutraliser.

Car enfin ouvrons les yeux. La population de France compte 12 à 13 % d’immigrés et de leurs descendants, soit entre 7 à 8 million de  personnes très largement musulmans. Bien plus, leurs enfants constituent près de 20 % de leurs effectifs scolaires. En d’autres termes dans quelques années, ils vont représenter une très forte minorité du corps social français, près du quart, en attendant d’en  former la majorité. Et d’aucuns soutiendrons mordicus que cela n’aura absolument aucune conséquence, notamment sur le maintien de la sécurité dans notre pays, sans parler de l’identité nationale ?

On a longtemps cru dans les vertus assimilatrices de notre pays. Tout Congolais, tout Maghrébin franchissant, légalement ou non, nos frontières devaient instantanément, comme par un coup de baguette magique, devenir un vrai héritier de Vercingétorix . En fait, si nous n’y prenons pas garde, nous sommes aujourd’hui et encore plus demain  confrontés à une situation de guerre civile latente ou potentielle à caractère religieux[14].

Qu’est-ce, en effet, qu’une guerre civile ? Selon le dictionnaire , il s’agit d’ un phénomène démographique et politique où une fraction, plus ou moins minoritaire, de la population se dresse contre l’ autre partie, majoritaire, de la population d’un même pays, pour des raisons politiques , d’occupation d’un territoire  ou, le plus fréquemment, des motifs religieux .

Il est difficile de ne pas reconnaitre dans cette définition les prémisses d’un conflit intérieur inexpiable d’une extrême gravité. Ces  attentats marqueraient  donc le début d’une guerre civile latente à caractère religieux. Elle  opposerait  une population musulmane largement attachée à sa religion  et une majorité de Français de souche  vaguement teintés de culture chrétienne ou tout simplement indifférents à toute notion religieuse. Les premiers interprètent  comme un blasphème abominable et  punissable de mort toute atteinte un peu leste  à leur religion ce que la plupart de nos concitoyens  ont tendance à considérer comme une simple rigolade, une  gauloiserie  parmi d’autres, comme notre  pays  s’en régale à l’occasion.

En fait, la France est confrontée  à un double clivage . Le premier, comme on vient de le voir, est celui qui sépare la population  d’accueil, les Français de souche, à une population d’origine étrangère de mœurs, de traditions et de religion radicalement différentes, en l’occurrence  l’Islam . Cette dernière population ne se reconnait pas pleinement dans notre pays.

Mais cette communauté musulmane  elle-même n’est guère homogène et comporte des variantes internes très importantes
Car  être complet, il faut identifier un deuxième clivage, moins facile à discerner,  mais bien réel  pourtant. Il oppose les Musulmans qui ont clairement et pleinement épousé la France, et il y en a, et ceux qui se sont renfermés dans l’indifférence  ou un sectarisme tenace. C’est dans cette situation contrastée  mais porteuse de périls que le terrorisme fanatique et obtus fait son miel.

Ce terrorisme a un nom, bien identifié. C’est du fascisme pur jus. Ce même fascisme qui animait naguères les équipes nazies pour  éliminer physiquement les Juifs, mais aussi  leurs opposants quels qu’ils soient, de toute race et de toute religion,  ceux qui avaient le malheur de s’opposer à eux. La gauche bien pensante devra en faire son deuil. Le fascisme a changé de couleur et de place. Il n’est plus à droite. Il est au milieu de nous .

***

Il faut réintégrer la communauté musulmane dans la communauté nationale pour ne pas vivre au quotidien une guerre civile latente.  Face à un défi aussi colossal, la reconquête des esprits et des cœurs, nous ne ferons jamais assez.

Car la reconquête de la communauté  musulmane et sa conversion aux valeurs de la démocratie et de la République passe par un triple effort : stopper net les flux migratoires qui ne cessent de verser  de l’huile sur le feu ; monter un programme massif d’apprentissage  de  la République et de ses valeurs dans nos écoles et à l’université ; ressusciter le service militaire obligatoire[15]  qui avait une action de formation irremplaçable  en faveur des jeunes, musulmans ou non.

Reconnaissons au passage que la France non musulmane ferait bien aussi de « balayer devant sa porte ». Car notre  comportement social n’a rien d’édifiant. Le modèle social français largement axé sur le sexe ou la « bouffe » n’est guère séduisant. Il suffit de voir les programmes de notre télévision quasi exclusivement orientés vers  de recettes culinaires et   des aventures de  sexe pour s’en convaincre. Une société qui se vautre allègrement du matin au soir dans une  sous culture de ce genre n’a rien d’exemplaire et n’inspire guère le respect.[16]

Ce programme est difficilement irréalisable du fait de la pusillanimité de nos  élites politiques qui pratiquent encore largement la langue de bois, la novlangue des bonnes consciences. Or le premier acte rédempteur serait de reconnaître ouvertement et publiquement l’étendue du mal, une opération vérité en quelque sort. Mais les pouvoirs publics s’en gardent bien et préfèrent pousser pudiquement le problème sous le tapis. Un autre obstacle est  aussi l’insuffisance de moyens financiers pour monter un  programme aussi coûteux dans un pays aux finances perpétuellement exsangues.

*

Sinon ce sera le terrorisme à la petite semaine, comme au Pakistan ou au Liban. Mais on s’habitue à tout.

Ou encore la montée en puissance d’un appareil répressif  efficace qui sera mis en place  sans doute par le prochain président musulman (si l’on en croit Houellebecq). Et alors adieu nos libertés.

Entre  sécurité et liberté, il faudra bien choisir.



[1] Ezechiel ch.18 v.1à9

[2] Soyons lucide .J’ai peu constaté la présence de dames voilées  habillées en noir mais d’innombrables pères de famille, avec femmes et enfants, sortis tout droit des   écoles chrétiennes et des quartiers dits bourgeois .

[3] On ne peut résister ici de citer ici l’ouvrage Charles Dickens : »A tale of two nations » » sur l’Angleterre du 19° « siècle. N’y a- t- il pas en France également deux nations différentes qui coexistent à l’intérieur des mêmes frontières ?

[4] Il s’agit bien sûr  de Eric Seymour « Le suicide français » et de Michel Houellebecq «  La soumission ».

[5] Notamment dans le cadre des publications et des colloques de l’Institut de Géopolitique des Populations

[6] Formule empruntée à Léon Gambetta , le 4 mai  1877

[7] Ou de l’envoi du porte avion Charles de Gaulle dans les eaux du Moyen –Orient. C’est ce que l’on appelle de la « gesticulation » en jargon militaire.

[8] Rappelons quand même que pour l’actuelle garde des Sceaux il n’y avait rien de plus pressé que d’ouvrir toutes grandes les portes des prisons et de libérer le plus grand nombre possible de condamnés. Elle est toujours  en place. Et que dire de l’action des innombrables associations contre le racisme !

[9] C’est bien cela qui a entraîné la chute de l’empire romain à partir du 4°siècle.

[10] Comme il ne fallait pas naguères  faire pleurer Boulogne Billancourt.

[11] Le fait est que l’islamisme,  l’Islam radical est partout à la manœuvre dans le monde, :aux USA ;au Pakistan, en Palestine, au Moyen-Orient avec la résurgence de l’ISIS ou du Califat etc.Même en Chine.C’est un phénomène mondial.

[12] Plus de 18 ans se sont écoulés entre la publication des premiers dessins de Mahomet et la « punition » infligée à leurs auteurs. Ce gens- là ont apparemment la mémoire longue, plus que nous.

[13] Le malheureux , que j’ai bien connu, est décédé voici deux ans de la maladie d’Alzheimer.

[14] C’est très exactement cela qu’avait prévu André Malraux.

[15] Sottement supprimé par Jacques Chirac

[16] Faut-il évoquer les images d’un président de la République fraichement élu qui se balade de nuit en scooter pour aller voir sa dernière  belle.

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