Énième point de détail lepéno-médiatique
Il en va désormais des récidives de Jean-Marie Le Pen sur « les chambres à gaz, point de détail de la guerre, à moins d’admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz » comme de ces séries télévisées à saisons multiples : elles n’en finissent pas et voient leur public tout d’abord nombreux, les déserter peu à peu…
Elles suscitent inévitablement des indignations, mais celles-ci sont tellement convenues qu’elles en deviennent inaudibles…
Contre l’Aïeul indigne, on annonce bien sûr des poursuites judiciaires – encore et toujours ! – et les auto-proclamés spécialistes de la droite dite extrême font et refont – encore et toujours ! – des commentaires déjà tellement entendus qu’on n’y prête plus guère d’attention…
Jean-Marie Le Pen tenterait ainsi de continuer à faire parler de lui ! Mais les commentaires qu’il suscite se limitent désormais à évaluer le temps qui lui serait compté de rester encore « président d’honneur » d’un Front national qu’il a développé et imposé – à défaut de l’avoir créé – dans la cour des grands de la République, Ve du nom…
Personne ne s’interroge toutefois sur une évidence plus intéressante… ou inquiétante, suivant affinités : la barbarie nazie, prétexte à obligatoire indignation, n’interpelle autant, hormis, justement, quelques obsessionnels qui s’accrochent à cette obligation de culte mémoriel, au moins autant que Jean-Marie Le Pen à la pourfendre.
Pour le plus grand nombre, les déclarations de ce dernier sont surtout terriblement… lassantes ! Le tribun, sous l’outrage des ans, apparaît comme une sorte de prédicateur qui s’acharnerait, non à annoncer la certitude d’une apocalypse, mais à ressasser les tourments d’une époque désormais connue – parfois dans leur prime jeunesse ! – que par les plus de quatre-vingt ans !
En écho à cet énième point de détail lepéno-médiatique, résonnent pour beaucoup les paroles de cette chanson de Léo Ferré :
Monsieur mon passé,
Voulez-vous passer ?
(…)
Monsieur mon passé,
Laissez-moi passer
J’ai comme un rencard
Qui me rend bizarre
Comme les gens pressés
Qui n’veulent pas causer
Pour pas faire d’histoire
On chang’ra d’trottoir…
(Monsieur Mon passé)
Francephi - Editions Dualpha, Déterna, l'Aencre et autres livres en diffusion