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À jouer la transparence, si on parlait de Laurent Joffrin ?

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À jouer la transparence, si on parlait de Laurent Joffrin ?

par Nicolas Gauthier www.bvoltaire.fr)

Après l’affaire Cahuzac, l’Élysée devait bien faire quelque chose. S’adresser aux Français, par exemple. François Hollande s’y est collé ce mercredi. En Président normal, il a lavé plus blanc que blanc ; voire transparent. Lundi prochain, tous les ministres devraient rendre leur patrimoine public. En attendant encore que tous les élus fassent de même.

Confondant causes et effets, nous voilà donc partis en guerre contre les paradis fiscaux, oubliant ces trois faits majeurs :

• Si les Français gagnant confortablement leur vie n’étaient pas matraqués par les impôts, ils ne se réfugieraient pas forcément dans ces paradis fiscaux qui valent bien notre enfer fiscal. Mais il est vrai qu’à partir de 4 000 euros mensuels, on est riche, à en croire notre Président…

• Plus que les particuliers, les plus grands fraudeurs sont ces entreprises du CAC 40 qui, bien plus que Cahuzac ou d’autres, font leur pelote fiscale dans ces paradis, évitant ainsi de payer l’impôt en France.

• Pis, ces paradis fiscaux sont la conséquence inéluctable de la mondialisation financière. Mais comment ceux qui l’ont mise en place peuvent-ils être les mêmes à vouloir réguler ce qu’ils n’ont eu de cesse de déréguler ? Il paraît que l’ennemi de François Hollande, durant sa campagne présidentielle, était « ce monde de la finance, sans nom ni visage… » Depuis, on aura au moins compris que le visage du renoncement, lui, porte un nom : celui d’un fromage à pâte cuite.

Et cette quatrième question, subsidiaire : en termes de carambouilles fiscales, on ne cesse de s’en prendre à la Suisse, tandis que ses homologues anglo-saxons ne font que rarement la une des gazettes. Et ne parlons même pas des nôtres, Luxembourg ou Lichtenstein, sorte d’États croupions et parasites, mais qui squattent les meilleures places au sein de cette oligarchie, pas vraiment transparente, que sont les instances européennes…

Du coup, les loups sont lâchés. On s’attaque à Cécile Duflot, parce qu’heureuse propriétaire d’une 4L, modèle Renault vintage du genre Larzac, mais atrocement polluant. Tout en prenant un Jean-Marie Le Pen en ligne de mire, à cause de son trésorier, Jean-Pierre Mouchard.

Mais, transparence pour transparence, rappelons que le fils du Mouchard se nomme Laurent Joffrin, patron du Nouvel Observateur. Et que dans sa geste torquemadesque, François Hollande se retrouve aujourd’hui en plein procès René Teulade, « pape du mutualisme français », pour reprendre l’expression du Point de ce 10 avril.

On pourrait aller plus loin encore et mettre tout le monde à poil, toujours dans ce souci de « transparence ». À propos du mariage pour tous, Christiane Taubira affirmait que nous avions là affaire à un « choix de civilisation… » Elle n’avait pas tort. Mais il s’agit désormais d’un autre « choix de civilisation ». Quelle société ? Celui de la pudeur ou du déballage. La pudeur peut masquer quelques turpitudes ; mais le déballage de ces dernières n’a jamais rendu les citoyens plus vertueux. D’ailleurs, ce qui choque le plus dans l’affaire Cahuzac, ce ne sont pas ses comptes suisses, mais le fait qu’il ait fait de la lutte contre la fraude fiscale la première de ses priorités. Un peu comme si l’on proposait à Marc Dutroux une mission ministérielle consistant à se pencher sur l’enfance malheureuse.

Nous n’avons rien contre les putes, à condition qu’elles ne prétendent pas jouer aux bonnes sœurs.

Francephi - Editions Dualpha, Déterna, l'Aencre et autres livres en diffusion


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