Qui a dit que ce gouvernement n’innovait pas ? Au contraire… Jusqu’alors, lorsqu’un gouvernement de gauche parvenait ou revenait aux Affaires, il entendait corriger ou carrément supprimer des mesures prises par un gouvernement de droite. L’inverse était tout aussi vrai ; à quoi bon, sinon, s’opposer ?
Certes, il s’agissait la plupart du temps d’effets d’annonce. D’où cette certitude au fil des ans qu’UMP ou PS, c’était Kif-Kif bourricot, j’t’en passe et j’t’embrouille…
Oui, mais ça c’était avant : avec « Moi Président », ce ne sont pas les mesures de l’ère Sarkozy auxquelles le gouvernement de Manuel Valls taille des croupières, mais celles du gouvernement socialiste précédent, alors dirigé par Jean-Marc Ayrault : après le quasi abandon de la loi Alur, portée par l’ancienne ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot – loi pourtant votée à l’unanimité et qui entendait entre autre imposer un encadrement des loyers – c’est la très polémique écotaxe qui est désormais ajournée « sine die ». Soit jetée aux oubliettes, donc ! Reste la « douloureuse » : un déficit de recettes de quelques 960 millions d’euros à l’année et des pénalités de dédommagement à la société Ecomouv d’un milliard d’euros ! Mais quand on innove, on ne compte, c’est bien connu.
Et maintenant ? Sur quelle loi de la première moitié du quinquennat, ce gouvernement pourrait-il bien revenir ?
On n’ose lui suggérer le Mariage pour Tous : un abandon qui s’avèrerait nettement moins coûteux pour l’État… et qui serait un joli cadeau de Noël pour des centaines de milliers de Français, restés tout aussi mobilisés que les Bonnets rouges.
Francephi - Editions Dualpha, Déterna, l'Aencre et autres livres en diffusion